Vivant à Hambourg, Dresde, Berlin ou Potsdam, étudiant, chercheuse en climatologie, enseignant, architecte, dans l’informatique, pédagogue du théâtre, cuisiner ou comptable, nous souhaitons collectivement représenter les françaises et français d‘Allemagne du Nord.
Le mandat de Conseiller des Français de l‘Etranger sera remis au vote du 21 au 26 Mai par internet, et le dimanche 30 Mai à l’urne, dans l’un des trois bureaux de vote de l’ambassade de France à Berlin ou le bureau de vote du consul de Hambourg.
Le conseiller, mieux connu sous le nom de conseiller consulaire, a essentiellement un rôle de représentation et de conseil. La loi lui donne les missions suivantes, dans l’aridité de sa langue :
„Auprès de chaque ambassade pourvue d’une circonscription consulaire et de chaque poste consulaire, un conseil consulaire est chargé de formuler des avis sur les questions consulaires ou d’intérêt général, notamment culturel, éducatif, économique et social, concernant les Français établis dans la circonscription.
Les conseils consulaires peuvent être consultés sur toute question concernant les Français établis dans la circonscription et relative à la protection sociale et à l’action sociale, à l’emploi, à la formation professionnelle et à l’apprentissage, à l’enseignement français à l’étranger et à la sécurité.
Chaque année, l’ambassadeur ou le chef de poste consulaire présente au conseil consulaire un rapport sur la situation de la circonscription consulaire et faisant l’état des lieux des actions menées dans les domaines de compétences du conseil consulaire.
L’ambassadeur ou le chef de poste consulaire assure la présidence du conseil consulaire ayant son siège dans sa circonscription consulaire. Il peut se faire représenter. Le vice-président du conseil consulaire est élu par et parmi les membres élus de ce conseil.
Les conseillers consulaires sont membres de droit du ou des conseils consulaires constitués dans la circonscription électorale dans le ressort de laquelle ils ont été élus.
Les délibérations des conseils consulaires donnent lieu à l’établissement d’un procès-verbal.“
Nous souhaitons cependant faire de ce mandat plus que cela : lanceur d’alerte, représentant politique, mais aussi, représentant légitime de la communauté française auprès des autorités des Länder et du Bund. Sur l’emploi, le logement, les reconnaissances de diplôme, la fiscalité entre les deux pays, l’accès à la santé, la retraite, la culture et les arts vivants, il y a un rôle à jouer dépassant les attributions prévues par la loi : c’est la force que donne la démocratie. Car enfin, sur les statuts des lycées franco-allemands, sur les conditions d’obtention d’un logement opposés aux primo-arrivants, sur les conventions concernant les divorces et les gardes d’enfants, de nombreux sujets nécessitent de négocier avec les autorités allemandes. Nous sommes prêts à faire de ce mandat plus qu’un mandat consulaire.
Nous serons à l’écoute, nous contribuerons si l’on le souhaite aux travaux collectifs déjà engagés ailleurs, nous souhaitons être bien plus que des membres d’un conseil consulaire.
Et avec humilité, nous pratiquerons, comme notre charte le définit, un mandat tournant : la démocratie s’apprend, et ne survit pas aux cumuls dans le temps.
Bien sûr, nous sommes aussi des citoyennes et citoyens engagés. Nombre d’entre nous sont aussi militants associatifs, engagés dans des ONG, artisans du quotidien d’un avenir meilleur.
Et nous sommes aussi, sans avoir peur de le dire, pour certains d’entre nous, des militantes et militants politiques. La démocratie vit de l’engagement bénévole de milliers de personnes consacrant leur temps libre à penser le monde, critiquer ses défauts, proposer des voies alternatives, à le dire, l’écrire, l’expliquer, en débattre, et finalement, attendre la sanction suprême, celle du peuple souverain.
Se présenter à une élection en faisant profession d’apolitisme, ou de n’être que de gentils militants associatifs soucieux de convivialité et d’une entraide limite aux amis, c’est refuser de prendre au sérieux l’élection, les électeurs, et le mandat.
En Allemagne du Nord, nous affichons aussi notre couleur politique. C’est par respect des électeurs. C’est par souci, aussi, de confirmer notre détermination. Nous sommes engagés collectivement dans cette aventure, et pouvons compter sur d’autres, dans le monde, en France, pour nous soutenir.
Rappelons le : les conseillers consulaires doivent à deux reprises dans leur mandat prendre des décisions politiques : ce sont les électeurs des sénateurs représentant les français de l’étranger. Par ailleurs, depuis la loi récente changeant le nom des conseillers consulaires en conseillers des français de l’étranger, ceux-ci sont capables de donner une des fameuses „500 signatures“. Comment pourriez vous voter pour un conseiller „apolitique“ sans savoir demain pour qu’elle liste de parti politique il votera pour le sénat, à quelle famille politique il pourrait accorder une signature?
Transparence, collectif, humilité : voilà ce qui nous anime dans cette campagne consulaire.
En Commun Allemagne du Nord 